Charge en fruits : quel objectif ?

De quoi s’agit-il ?

La définition du volume optimal de production est une étape essentielle dans l’itinéraire technique d’un verger des variétés Cripps Pink cov et dérivées. En effet, leur potentiel agronomique exceptionnel permet d’envisager des charges très élevées, jusqu’à 90/100 tonnes/ha. Cependant, chaque verger a une limite au-delà de laquelle les augmentations de tonnage ne génèrent plus d’augmentation de marge bénéficiaire. Le chiffre d’affaire est affecté négativement et les charges augmentent. La charge optimale universelle n’existe pas. Elle correspond au potentiel d’une parcelle, prend en compte les conditions de terroir, est compatible avec un retour à fleur régulier et surtout induit le plus fort pourcentage de fruits valorisés sous la marque Pink Lady®.

Caractéristiques de la variété

  • Bon potentiel de calibre ;
  • Peu sensible à l’alternance ;
  • Vigueur des arbres et robustesse des branches fruitières ;
  • Coloration sous influence multifactorielle, mais avec une incidence négative de l’excès de fruits ;
  • Critères organoleptiques également influencés par les fortes charges : teneurs en sucres, acidité et fermeté sont corrélées négativement à la charge.

Points clés

  • Déterminer le nombre de fruits optimal par arbre (variable d’une parcelle à l’autre) ;
  • Détecter précocement les vergers présentant un excès de charge ;
  • Utiliser un indicateur incontournable : le tonnage de fruits valorisés sous la marque Pink Lady® (« packout ») ;
  • Détecter les indices d’une charge excessive :
    – le nombre de passages de récolte (supérieur à 4),
    – un retard dans le déclenchement du premier passage = dépassement de 5 en amidon,
    – une fin de récolte tardive,
    – des symptômes de surmaturité,
    – une couleur rose pâle, par taches, n’évoluant plus,
    – un pourcentage trop élevé de fruits déclassés.

Conseils

  • Identifier, dans la mesure du possible, l’origine du défaut de charge en séparant la charge mal évaluée des causes externes ;
  • Évaluer chaque parcelle séparément et raisonner en fonction du volume de l’arbre, ce qui est particulièrement pertinent pour les vergers de vigueur modérée ou faible ;
  • Fixer les objectifs de production pendant l’hiver et les appliquer dès la taille de fructification ;
  • Vérifier avant et après éclaircissage manuel que les objectifs sont respectés :
    – compter, et enregistrer le nombre de fruits pour des comparaisons futures, (les évaluations à l’oeil sont trompeuses)
    – à minima, utiliser l’Equilifruit (exprimant un nombre de fruits par cm² de section de branche).
  • Privilégier les échanges entre producteurs et techniciens.

Attention

Réduire la charge pour favoriser la coloration peut se traduire par une augmentation de la part de gros calibres. Dans les zones à automnes doux où les conditions climatiques peuvent pénaliser l’obtention de la coloration, il est primordial d’intervenir sur d’autres facteurs indépendamment de la charge.

Focus

  • Le niveau de charge du verger d’une année donnée a pour origine :
    – Charge faible : niveau de production subi et lié à des accidents climatiques (gel, conditions froides et pluvieuses pendant la pollinisation), sur-éclaircissage, coulure, dispositif de pollinisation déficient,
    – Charge adaptée : bonne adéquation entre gestion des points de fructification, éclaircissage et volume des arbres ;
    – Charge élevée : taille et/ou extinction insuffisante, éclaircissage chimique peu efficace, sur-pollinisation, sous-estimation de la charge par défaut de comptage, objectifs de charge trop ambitieux (souvent pour des vergers moins poussants qu’attendu).
Incidence du niveau de charge au verger

Agriculture biologique

  • Le besoin d’aération supérieur en Agriculture Biologique suppose une surface foliaire par hectare inférieure et donc une production proportionnellement inférieure ;
  • La réduction globale de l’alimentation de l’arbre rendue nécessaire par le niveau d’équilibre recherché en AB, amenuise fortement les risques de désordre physiologique du fruit liés à une charge faible, sans les éliminer toutefois ;
  • Le risque d’une alimentation des fruits non optimale est beaucoup plus marqué en cas de charge supérieure à la capacité de l’arbre.

Témoignage

Maîtrise de la charge

De quoi s’agit-il ?

Dès que le niveau de charge est fixé, il faut mettre en place les techniques pour atteindre cet objectif. La maîtrise de la charge est un ensemble qui associe plusieurs opérations réalisées chronologiquement : la conduite de l’arbre et la taille de fructification, l’application de substances chimiques homologuées pour l’usage et/ou une intervention mécanique, l’éclaircissage manuel qu’il est souhaitable de réduire à une valeur d’ajustement et/ou de tri qualitatif.
Ces interventions sont complémentaires et interagissent entre elles. Il est donc primordial, pour la réussite globale, d’apporter un soin particulier à chacune d’elles.

Caractéristiques de la variété

  • Floraison précoce = pas de présence excessive d’allopollen dans l’environnement du verger ;
  • La pollinisation croisée est assurée par les pollinisateurs mis en place spécifiquement ou la proximité de parcelles de variétés de même époque de floraison qui varieront selon les régions (Cripps Red cov, Coop 43 cov, Braeburn, UEB3264/2 cov, …) ;
  • Bonne différenciation du fruit central souvent liée à une fleur centrale qui peut fleurir plus tôt (4 à 5 jours) que les latérales ;
  • Capacité de nouaison moyenne, mais hétérogène et très liée au dispositif de pollinisation ;
  • Bons potentiels de calibre et de retour à fleur qui ne nécessitent pas d’intervention précoce ;
  • Coloration difficile en climat spécifique qui nécessite de bien fixer le niveau de charge du verger à partir des résultats des années précédentes ;
  • Écart de rémunération important entre le premier et le deuxième choix.

Attention

  • Risque de coulure = fructification insuffisante, malgré un potentiel floral présent ;
  • Risque de chutes mécaniques à l’approche de la récolte au-delà de 3 fruits par bouquet ;
  • Étalement de la floraison sur bois d’un an = décalage dans le calendrier de protection du verger, notamment contre le puceron cendré.

Bon à savoir

  • Risque important de décalage avec les pollinisateurs de la même espèce, notamment avec Granny Smith qui peut fleurir parfois trop tard, risque nul avec Perpetu® Evereste cov ;
    – Possibilité d’adaptation soit par surgreffage en tête ou par mise en place de bouquets
  • L’éclaircissage manuel sera valorisé par l’augmentation de la part de fruits commercialisée sous la marque Pink Lady® ;
  • L’enjeu de la stratégie d’éclaircissage est modéré et son impact est lié au surcoût de l’éclaircissage manuel. Les qualités agronomiques de la variété tolèrent un résultat insuffisant du programme d’éclaircissage chimique tant année N (maintien du calibre) que N+1 (retour à fleur suffisant).

Conseils

  • Avoir des objectifs clairs ;
  • • Consigner les observations faites sur chaque bloc pour améliorer la programmation de l’année et en bénéficier l’année suivante (historique du verger), notamment en situations d’hétérogénéités (haie volumineuse, plantations est/ouest, parcelle à forte déclivité…) ;
  • Prendre en compte :
    – les caractéristiques variétales décrites pour Cripps Pink cov et variétés dérivées,
    – les conditions météorologiques pendant toute la période s’étalant de la floraison à la chute physiologique,
  • Fixer la prise de risques :
    – sécurisation du tonnage = surcoût possible de l’intervention manuelle,
    – éclaircissage manuel minimal = sur-éclaircissage possible et irrégularité de répartition des fruits,
  • Sévérité des programmes (découle de la prise de risques) :
    – à bâtir par parcelle en fonction des facteurs cités précédemment,
    – sévérité obtenue par le nombre de séquences et la variation de dose,
  • Moduler la stratégie d’éclaircissage par parcelle selon :
    – le niveau de floraison/pollinisation/fécondation,
    – la vigueur,
    – l’intensité de taille,
    – l’âge du verger,
    – les facteurs de stress ou sanitaires incluant une très forte charge année N-1,
  • Utiliser les prévisions météorologiques, puis les données du climat réalisé ;
  • Passer en verger aux étapes-clés pour observer le développement des fruits : floraison, nouaison, phases de différenciation et grossissement ;
  • Adapter le programme en fonction des observations faites aux étapes-clés ;
  • Baisser la dose des produits éclaircissants si températures maximales élevées (> 25°C) ;
  • Consulter les outils d’aide à la décision quand ils sont disponibles (BreviSmart®)

Agriculture biologique

  • L’éclaircissage manuel est pratiquement incontournable car :
    – les produits utilisables en Agriculture Biologique ayant un effet secondaire éclaircissant sont moyennement efficaces,
    – il est indispensable de n’obtenir qu’un seul fruit par corymbe. En effet, la présence d’un point de contact entre 2 fruits est favorable au carpocapse et tordeuses diverses, mais également au maintien d’un point « d’humectation ».
  • Dans le même objectif et pour les mêmes raisons, une gestion de la pollinisation devra être pratiqué. Les leviers d’action peuvent se situer sur la fertilité pollinique et la précocité des pollinisateurs choisis, sur l’intensité de taille sur ces pollinisateurs, sur le nombre de ruches et leur temps de présence. Par contre, le nombre d’arbres pollinisateurs ne sera pas réduit pour garder une bonne répartition. Le raisonnement sera évidemment fonction de l’historique de la parcelle et de la situation de l’année.

Témoignages

L’éclaircissage chimique

De quoi s’agit-il ?

Après avoir fixé l’objectif de charge et bâti sa stratégie d’éclaircissage, il convient alors d’utiliser concrètement les spécialités commerciales homologuées pour l’usage éclaircissage. L’éclaircissage chimique reste une opération délicate malgré les nombreux travaux réalisés. La réponse est physiologique ce qui signifie que l’arbre a une réponse spécifique aux actions modifiant son métabolisme. Ce processus est sous influence multifactorielle notamment climatique, mais également en lien avec l’application des produits et l’historique du verger.

Webinaire Eclaircissage pommier poirier CTIFL 2021

Caractéristiques de la variété

  • Bonne réponse aux agents éclaircissants ;
  • Pas de prédisposition aux fruits pygmées : utilisation sans risque des molécules auxiniques en séquence ou en association avec des cytokinines ;
  • Croissance des jeunes fruits moyenne : 0.6 mm / jour en moyenne en climat méditerranéen cf. Chiffres clés ;

Points clés

  • L’élaboration du programme d’éclaircissage est complexe, la sévérité peut varier fortement d’une parcelle à l’autre :
    – absence d’intervention en conditions de sous-pollinisation,
    – programmes sévères impliquant plusieurs molécules pour des vergers âgés (souvent avec déficit de coloration), volumineux, sous taillés et surpollinisés ;
  • Tenir compte des interactions entre biorégulateurs : espacer la première application de « régulation de croissance » du programme d’éclaircissage en positionnant le prohexadione-calcium à pleine floraison (traiter hors période de butinage) ;
  • Privilégier la localisation dans la moitié ou le tiers supérieur pour tout ou partie du programme pour éviter les excès d’éclaircissage dans le bas des arbres, notamment les plus volumineux.
    – En cas de plantation Est-Ouest, il peut s’avérer nécessaire de ne pas traiter la face Nord.

Conseils

  • Veiller au bon réglage des pulvérisateurs et adapter le volume de bouillie au volume des arbres pour limiter la dérive et raisonner plus facilement la notion de dose ;
  • Pour la campagne en cours, s’informer au préalable sur les homologations pour l’usage éclaircissage ;
  • Consulter les notices techniques avant application ;
  • Attention aux erreurs de dosage car les différents produits commerciaux d’une même substance active ne présentent pas tous la même concentration.

Focus

PRM12® RP pré-floral (120 g/l d’éthéphon)
L’emploi d’une application pré-florale de PRM12® RP ne se justifie pas pour Cripps Pink cov et variétés dérivées.

Auxines de synthèse = NAD et ANA (plusieurs spécialités commerciales disponibles)

  • Efficacité peu liée à la dose ;
  • Éclaircissants doux qui peuvent s’avérer suffisants pour des parcelles sous-pollinisées ;
  • Stade d’application optimal :
    – NAD : de la chute des pétales à 10 jours après pleine floraison (F2),
    – ANA : de 5 à 10 mm,
  • Le NAD peut particulièrement bien fonctionner sur Cripps Pink cov et variétés dérivées. Dans ce cas, n’utiliser qu’une des deux auxines ;
  • Les conditions d’application sont primordiales :
    – efficacité liée à la pénétration du produit,
    – température et hygrométrie élevées favorables,
    – dégradation par la lumière,
    – dégradation de la molécule si pH > 4 et si eau dure = fort intérêt pour l’utilisation d’un mouillant acidifiant,
  • Effets secondaires possibles : courbure spécifique du feuillage (épinastie) ;

Benzyladénine = BA ou 6BA, (plusieurs spécialités commerciales disponibles)

  • Efficacité proportionnelle à la dose dans une fourchette 50 à 150 ppm de substance active ;
  • Synergie en association avec ANA : ANA ou BA employés seuls, à pleine dose, sont souvent insuffisamment efficaces. Cependant, en mélange, il convient parfois de moduler la dose de BA ;
  • Les températures maximales jusqu’à 4 jours après application conditionnent le résultat :
    – inférieures à 15 °C, pas d’efficacité, à partir de 18 °C, efficacité moyenne
    – optimum à attendre entre 20 et 25°C,
    – au-delà de 25 °C, efficacité supérieure, voire sur-éclaircissage, une réduction de dose peut s’avérer nécessaire.
  • Privilégier les conditions climatiques sur une plage d’application de 7 à 15 mm, « toute chose égale par ailleurs » l’efficacité maximum est obtenue à 10-12 mm.

Brevis® (150 g/kg de métamirone)

  • Mode d’action non hormonal par inhibition de photosynthèse ;
  • Ne pas appliquer avant la 4ème feuille ;
  • Ne pas mélanger ;
  • Efficacité corrélée linéairement à la dose, possibilité de réduire très fortement la charge ;
  • À réserver aux situations de surcharge chronique (souvent vergers volumineux, peu taillés et sur pollinisés) ;
  • Stade d’application de 8 à 16 mm pour le fruit central, possibilité de faire 2 applications ;
  • Envisager de localiser l’application dans la partie haute de l’arbre (1/2 ou 1/3 supérieur) ;
  • Températures nocturnes élevées et faible luminosité amplifient fortement l’efficacité et doivent amener à moduler la dose.

Outils

La machine Darwin, a été créé en 1990 spécifiquement pour le pommier par Hermann Gessler, arboriculteur en Allemagne, secondé ensuite par un constructeur de matériel agricole (Adolf Betz – Fruit Tec).
L’outil se compose d’un rotor sur lequel des fils sont mis en rotation et viennent frapper les corymbes. La sévérité de l’éclaircissage est liée à la vitesse d’avancement du tracteur, à la vitesse et au sens de rotation du rotor et à la densité des fils. Il n’y a pas de réglage standard de l’outil. En fonction de la vitesse d’avancement du tracteur, les autres paramètres (vitesse rotor et nombre de fils) seront adaptés. Le temps d’utilisation est de 1 à 3 heures par hectare. La qualité de l’éclaircissage est essentiellement liée à l’épaisseur de la haie fruitière. La machine Darwin sera d’autant plus efficace que la haie est étroite et que les arbres sont homogènes. Le feuillage peut être altéré par les fils.
Le sol du verger doit être relativement plat, les ornières contribuent à de mauvaises réalisations en déportant exagérément l’extrémité de l’outil vers l’intérieur de l’arbre.
La nouvelle version est équipée d’un système de caméra qui adapte la vitesse de rotation à l’intensité de floraison.
Le passage de l’outil se traduit par un éclaircissage direct par suppression totale ou partielle de fleurs sur le bouquet et par un stress physiologique lié aux dommages occasionnés au feuillage.

Agriculture biologique

  • Aucun produit n’est homologué pour l’usage éclaircissage dans le cadre d’une conduite en Agriculture Biologique. Cependant, des travaux sont en cours pour que la bouillie sulfocalcique (BSC) employée par ailleurs comme fongicide, inclut cet usage dans sa future Autorisation de Mise en Marché (AMM) ;
  • Le mode d’action de la Bouillie Sulfo-Calcique est mixte par :
    – une perturbation du processus pollinisation/fécondation (inhibition de la germination du pollen, inactivation de la croissance du tube pollinique, dégradation de pièces florales),
    – un stress au niveau de la plante et une diminution de l’activité photosynthétique,
  • L’efficacité est liée à la dose et au nombre d’applications.
    – Dès que la fleur centrale est fécondée, cibler les fleurs ouvertes non fécondées par 1 à 3 applications, nécessaires selon l’étalement de la floraison, mais traiter la nuit en dehors de la période de butinage ;
    – L’effet est visible rapidement après application, mais ne permet pas en Agriculture Biologique d’actions correctrices autres que l’éclaircissage manuel ou le passage de l’Eclairvale®. L’utilisation de ce dernier outil suppose obligatoirement un passage manuel soigneux pour éliminer les fruits meurtris, et ce d’autant plus que les variétés Cripps pink cov et dérivées sont fragiles et le cahier des charges exigeant.
  • Pour rappel, aucun produit potentiellement éclaircissant en Agriculture Biologique ne permet d’intervenir en post floraison.

L’éclaircissage manuel

De quoi s’agit-il ?

L’ultime possibilité de réguler une charge trop importante réside dans une intervention manuelle, couteuse certes, mais indispensable pour atteindre les objectifs de production et ainsi garantir calibre commercial et qualité optimale. Facile à éclaircir chimiquement, chez Cripps Pink cov et variétés dérivées, l’éclaircissage manuel se résume souvent à un tri qualitatif qui s’autofinance. En effet, l’amélioration de la répartition des fruits et le retrait de ceux présentant des défauts conduit à une augmentation de la part de fruits commercialisés sous la marque Pink Lady®.

Caractéristiques de la variété

  • Bon potentiel de calibre ;
  • Absence d’alternance de floraison ;
  • Cycle de végétation long = pas d’urgence pour intervenir ;
  • Pédoncule moyennement long ;
  • Coloration difficile en climat spécifique qui nécessite de bien répartir les fruits sur les branches ;
  • Sensible aux chocs ;
  • Écart de rémunération important entre le premier et le deuxième choix.

Points clés

  • Ajuster la charge au plus près de l’objectif de rendement fixé ;
  • Améliorer la part de premier choix récoltée en supprimant les fruits les plus petits, déformés, boisés, touchés par un bioagresseur ou une grêle légère ;
  • Améliorer la répartition des fruits en évitant l’ombre d’un fruit sur l’autre ;
  • Limiter les concurrences directes pour les assimilats entre fruits du même bouquet.

Conseils

  • Limiter les risques de chute mécanique en ne laissant pas plus de 3 fruits par bouquet ;
  • Réduire la part de fruits portés sur le bois de l’année (plus petits, de forme aplatie atypique, potentiellement plus sensibles au brunissement interne de sénescence) ;
  • Adapter le nombre de fruits par bouquet au potentiel de calibre du verger. Ne pas systématiser un fruit par bouquet. En cas de calibre excessif constaté, limiter le nombre de points de fructification et laisser deux ou trois fruits par bouquet ;
  • Bien répartir les fruits pour limiter les coups de soleil tardifs entre deux récoltes et lors d’un brusque passage de l’ombre à la lumière ;
  • Utiliser l’Equilifruit pour caler visuellement le niveau de charge et pour vérifier ensuite que la consigne est respectée ;
  • Former les opérateurs et contrôler leur travail.

Bon à savoir

  • Coût de l’éclaircissage manuel compensé par l’augmentation de la part de premier choix générée et par une vitesse de récolte supérieure ;
  • Temps raisonnable pour un ajustement qualitatif : 80-120 heures par hectare.

Attention

  • Veiller à ce que les fruits du haut de l’arbre ne chutent pas sur ceux du bas car des facettes peuvent apparaître dès l’éclaircissage manuel :
    – s’assurer que les équipes sur le terrain respectent la consigne,
    – préférer la main nue ou légèrement gantée au ciseau à bout rond (épinette),
    – proscrire sécateur ou ciseaux pointus,
  • Attention aux coups de soleil qui peuvent intervenir très tôt. L’éclaircissage manuel doit être réalisé avant les forts ensoleillements parfois présents dès la mi-juin en zone méditerranéenne. Les coups de soleil peuvent apparaitre à partir d’une température mesurée sous abri de 30 °C.

Outils

  • Le disque Équilifruit est très utile en verger pour déterminer facilement et rapidement le nombre de fruits qu’une branche peut porter de manière optimale. L’Equilifruit convertit automatiquement un diamètre de branche en nombre de fruits optimal (par cm² de section de branche). La section de branche est à mesurer à une dizaine de centimètres de son point d’insertion. Les onze encoches présentes correspondent à un diamètre variant de 8 à 28 mm (par pas de 2 mm) :
  • Au-delà de 28 mm, la branche n’est plus jugée représentative et il est alors nécessaire de prendre en compte les rameaux secondaires comme entité à part entière ;
  • Pour chaque encoche est indiquée :
    – le diamètre de la branche en mm,
    – le nombre de fruits à conserver (indiqué par la lettre  » F « ),
    – le « delta » (représenté dans un triangle) : il s’agit du nombre de fruit à rajouter ou à soustraire pour modifier de 1 point le ratio de charge,
  • Pour l’Equilifruit Pink Lady® l’objectif moyen de charge est fixé à 6 fruits par cm² de section de branche. Cet indice est le plus représentatif du ratio feuille/fruit et ne varie pas avec l’âge du verger ;
  • Cf. Maitriser la charge : essentiel pour produire des fruits d’une qualité optimale ! ».

Focus

  • Un outil appelé Eclairvale®, a été mis au point en 2015 par JP. Vilanou (La Cane-Vale). Il est constitué d’une structure et d’un rotor libre (sans motorisation) sur lequel sont fixées des tiges semi-rigides en carbone. Plusieurs versions sont disponibles (hauteur, nombre de tiges, …) ;
  • L’outil est mu par la vitesse d’avancement du tracteur (1.5 km/h) ;
  • Les tiges entrent dans la frondaison et détachent les fruits des arbres à l’aide d’un mouvement de friction transversal ;
  • L’efficacité obtenue est assez proche d’un éclaircissage manuel et augmente avec le nombre de passages et la vitesse d’avancement ; Les fruits chutent d’autant mieux qu’ils ont atteint une quarantaine de millimètres ;
  • Cet outil peut avoir un intérêt pour Cripps Pink cov et variétés dérivées, dans le cadre de vergers conduits en agriculture biologique ;
  • Des dégâts raisonnables sont occasionnés sur Ariane cov et Gala, mais demandent à être chiffrés spécifiquement pour Cripps Pink cov et variétés dérivées plutôt sensibles aux chocs dès le stade jeune fruit.

Agriculture biologique

  • L’éclaircissage manuel est pratiquement incontournable car les produits utilisables en Agriculture Biologique aux effets secondaires éclaircissants sont moyennement efficaces ;
  • Intérêt pour ne garder qu’un fruit par corymbe. La présence d’un point de contact entre 2 fruits est favorable au carpocapse et tordeuses diverses, mais également au maintien d’un point « d’humectation ».
  • La possibilité de sélection manuelle des plus beaux fruits est évidemment le point fort de cette technique et particulièrement pour les variétés Cripps Pink cov et dérivées pour lesquelles on vise la valorisation sous la marque Pink Lady® ;
  • En cas d’utilisation de l’Eclairvale un complément manuel est indispensable pour supprimer les fruits meurtris.